Il est vrai que le Traité en vigueur sur l'Union européenne dit (dans son article Premier) aspirer à "une union sans cesse plus étroite entre les peuples de l'Europe". Et le même article proclame que l'Union "a pour mission d'organiser de façon cohérente et solidaire les relations" non seulement entre les États membres mais aussi entre leurs peuples".
On reconnaît bien là une des missions du latin moderne, seconde langue maternelle de 180 millions de citoyens de l'Union, qui peuvent en bénéficier (même sans étude préalable) dans certaines de leurs relations internationales au sein de l'Union. Vous pensez donc que la Commission européenne, par application de son Traité constitutif, accorde à l'association INTERLAND une aide à la mesure du potentiel de son outil linguistique au service d'une Europe encore plus unie...
Eh bien, notre subvention annuelle a toujours été de 0 euros et tous nos dossiers de candidature auprès de la Commission européenne sont systématiquement rejetés ! Explication officielle : seules les langues officielles des États de l'Union ont droit au soutien des institutions européennes. On objecte que le latin moderne ne concurrence pas les langues, mais est un modeste instrument au service de son milliard d'usagers effectifs et potentiels à travers le monde... Mais rien n'y fait : toujours le même refus haineux de la Commission ! On en déduit la véritable explication sous les discours officiels : tout ce qui porte atteinte à la domination de l'anglais sur l'Europe doit être méprisé voire éliminé.

Vous comprenez donc mieux pourquoi l'association INTERLAND, assise sur le trottoir devant la Commission européenne (où elle n'a pas le droit d'entrer), vous demande 1 euro ou 2 pour sauver l'Europe de l'anglais (qui, accessoirement, lui file un coup de pied chaque fois qu'il entre ou sort de l'auguste édifice)...